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Un billet de 1000 francs cfa
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L'Euro est dans une parité avec le dollar
entre 1,30 et 1,40. Par rapport au dollar, la crise dans la zone Euro
amplifie la méfiance des investisseurs qui exigent des primes de risque
plus fortes que celles habituellement demandées. Cette situation va
forcément impacter les rapports économiques entre la zone Franc et le
reste du monde.
La relation politique et institutionnalo-financière entre l’euro et le
Franc CFA doit soulever des interrogations auprès des gouvernements
africains. Faut-il dévaluer le Franc CFA comme l’a suggéré une rumeur
venant de certains pays de l’Afrique de l’Ouest, Sénégal et Côte
d’Ivoire ? Faut-il maintenir la parité en l’état entre l’Euro et le
Franc CFA ? Faut-il créer une monnaie régionale comme le suggèrent un
certain nombre d’économistes africains ? Une suggestion qui pour
l’instant repose sur une analyse théorique et de pur principe et qui
malgré la qualité des contributions et des analyses oublie une donnée
principale : la domination économique et politique des Etats membres de
la zone Franc par la France qui elle-seule décide de la dévaluation du
Franc CFA.
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La
relation politique et institutionnalo-financière entre l’euro et le
Franc CFA doit soulever des interrogations auprès des gouvernements
africains |
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Certains économistes africains, animés de bonnes intentions, proposent
des débats et des conclusions qui ne correspondent pas toujours à la
réalité actuelle des responsables politiques africains. Ces économistes
africains estiment que la parité Euro-Franc CFA ne contribue nullement
au développement de l’Afrique francophone, mais favorise plutôt les
mécanismes d’aide, de dons et d’emprunts vis-à-vis du monde occidental
en général et de la France en particulier via l’observance du Trésor sur
les politiques budgétaires des pays africains francophones.
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La zone Franc n'"existe pas" de manière
indépendante sur le plan monétaire. La politique monétaire de cette zone
est calquée sur les désidératas de la politique monétaire européenne
via l’euro. Il faut stabiliser l’inflation et permettre aux politiques
budgétaires de jouer leur rôle. C’est la politique monétaire déléguée de
l’Euro que fait subir la France aux pays africains de la zone Franc.
En plus des relations contractuelles contraignantes qui obligent ces
pays à reverser une grande partie de leurs recettes en devises dans le
compte d’opérations géré par le Trésor français en leur nom, force est
de constater que les pays africains de la zone Franc sont obligés de
subir les évolutions de l’Euro en ce moment et après la crise des dettes
souveraines, même si certains d’entre eux estiment par leur faible
implication dans la finance internationale être à l’abri de la crise de
l’Euro.
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Les
pays africains, membres de la zone Franc, ne doivent pas rester passifs
et commencer à anticiper les conséquences sur leurs économies d’une
éventuelle dévaluation, si la France le décide |
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Lucien Pambou |
Selon les statistiques disponibles, les pays de la zone Euro éprouvent
de plus en plus de difficultés à trouver des liquidités, même si
aujourd’hui la banque centrale européenne a desserré les conditions de
refinancement des banques de la zone Euro auprès d’elle. On a fait
croire que le problème essentiel des pays en difficulté dans la zone
Euro était leur déficit public, mais en réalité il s’agit bien de leur
déficit extérieur. L’absence de recettes liées à l’exportation oblige
les pays de la zone Euro à s’endetter auprès d’autres pays européens et
émergents voire assez paradoxalement américains et asiatiques.
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Les pays africains membres de la zone Franc,
qui ne vivent globalement que de dons et d’emprunts vis-à-vis de la
communauté internationale et précisément de la France, vont devoir
revoir à la baisse leur plan d’investissement concernant les
infrastructures, l’aménagement du territoire (construction des hôpitaux,
des écoles, réponse aux besoins socio-primaires, vitalisation de
l’agriculture, accès à l’eau potable pour tous et à l’électricité,
etc.), les pays européens, membres de l’Euro, vont restreindre leurs
aides financières en direction des pays africains membres de la zone
Franc.
De nombreux experts ont crié au loup estimant qu’un éclatement de l’Euro
était proche. Or les faits actuels tendent à montrer le contraire. Non
seulement les gouvernements grec, italien et français ont décidé de
lutter contre les déficits mais cette politique vertueuse s’accompagne
d’une politique de stabilisation du taux d’intérêt par la banque
centrale européenne. Les pays africains, membres de la zone Franc, ne
doivent pas rester passifs et commencer à anticiper les conséquences sur
leurs économies d’une éventuelle dévaluation, si la France le décide.
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Se
contenter de dire qu’il faut créer une monnaie pour l’Afrique sans
justifier les avantages et les inconvénients, c’est se comporter en
ayatollahs de la pensée |
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Une autre réflexion peut porter sur la sortie éventuelle de la zone
Franc. Sur quelle base ? Sur quelle période ? Avec quels Etats ? Selon
quelles modalités ? En évitant l’émotion, le sensationnalisme et la
prétention intellectuelle de certains économistes africains hors des
réalités qui pensent que créer une monnaie nationale est avant tout un
enjeu de libération politique et économique. La création d’une monnaie
nationale est très complexe. Comment faire de manière singulière pour
que nos mamans et nos pères en Afrique non instruits de la théorie
bavarde dont les intellectuels sont souvent coutumiers, accordent une
confiance réelle à la nouvelle monnaie créée au sein de la zone Franc,
sachant que nos économies sont à un stade de pré-intégration et qu’elles
ont des difficultés à favoriser les échanges des marchandises et des
services entre elles ? |
Ces biens et services sont souvent créés par
des entreprises étrangères qui, face à l’incertitude de la nouvelle
monnaie créée, laisseront à l’étranger une partie de leur recette
d’exportation. Voilà la réalité qui risque de devenir terrible et créer
des fuites devant la monnaie nationale créée en direction des monnaies
connues et validées, le dollar (comme c’est le cas actuel pour la
République démocratique du Congo).
Que les économistes africains sortent de leur tanière théorique et
s’expriment le plus largement possible auprès de la diaspora africaine
pour justifier leur position ? En se contentant de dire qu’il faut créer
une monnaie pour l’Afrique sans justifier les avantages et les
inconvénients, c’est se comporter en ayatollahs de la pensée.
La question centrale : que deviendra l’Euro après cette mauvaise passe et comment se comportera le Franc CFA ?
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Une
autre réflexion peut porter sur la sortie éventuelle de la zone Franc.
Sur quelle base ? Sur quelle période ? Avec quels Etats ? Selon quelles
modalités ? En évitant l’émotion, le sensationnalisme et la prétention
intellectuelle de certains économistes africains |
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Selon la théorie financière traditionnelle concernant les actifs
financiers, il y a fort à parier que la plupart d’entre eux vont
augmenter, ce qui va se traduire par une hausse des cours de bourse sur
l’eurostoxx qui permettrait de retrouver un price earning ratio,
c'est-à-dire le rapport entre le cours boursier d’une action sur le
bénéfice plus favorable. Le PER est un indicateur de solvabilité
éventuel, ce qui permet de diminuer les spreads de crédit pour les
entreprises et pour les banques. Cette réduction du spread permettra de
revaloriser les obligations publiques pour les portefeuilles des
investisseurs. |
Assez paradoxalement la bonne santé
retrouvée sur la classe des actifs financiers va se traduire par une
hausse de l’Euro que les statistiques situent dans une parité de l’ordre
de 1 Euro = 1,60 Dollar. Nous serons rendus à une crise
économique car l’Euro vaudra plus cher que le Dollar. La forte
appréciation de l’euro par rapport au Dollar va compliquer la
compétitivité dans la zone Euro. Ce qui nous ramène à la question
centrale non évoquée dans la zone Euro : comment réactiver l’économie
réelle après les déséquilibres de l’économie financière ? Comment
dépasser les principes verbaux de mise en ordre des finances européennes
pour aboutir à la création d’une union fédérale permettant de redonner
enfin toutes sa signification à la banque centrale et à l’Euro qui ne
serait pas créés que pour la politique monétaire mais aussi pour la
politique de croissance ?
Les pays africains devront subir les effets de la hausse de l’Euro par
rapport au dollar et s’organiser au mieux pour sauvegarder leurs
économies, ce qui signifie une approche plus prudentielle et plus
préventive de la politique économique dans ces différents pays de la
zone France.
Les crises financières depuis 2008, la crise actuelle de la dette
souveraine, la crise économique qui va émerger, les turbulences autour
de la parité Euro-Franc CFA, doivent être méditées et saluées par les
gouvernements africains de la zone Franc dans la mesure où ces éléments
de déséquilibre permettent de réfléchir et de travailler autrement et de
façon responsable en appliquant réellement les programmes pour lesquels
on a été élu, même si la réalité de la crise oblige à s’écarter de la
nature des programmes économiques. Encore faut-il avoir un programme
solide, valable, qui ne soit pas un simple condensé de principes bavards
pour se faire élire et qui très vite est oublié car inconsistant et
inapplicable.
Lucien Pambou |