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Mort d'Ahmed Ben Bella, figure de l'indépendance algérienne

Il a passé en tout 21 années de sa vie en prison et est décédé l'année de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, ancien département français.

Né en décembre 1916, il grandit dans une famille de paysans à Maghnia, dans l'ouest de l'Algérie et fait ses études à l'école française de Tlemcen. Il est appelé sous les drapeaux lors de la deuxième guerre mondiale, au sein du 5e régiment de tirailleurs marocains, et reçoit plusieurs décorations.

Mais dès l'après-guerre, il s'engage dans la lutte clandestine contre "l'occupant" français et mène diverses actions, dont l'attaque de la poste d'Oran. En 1954, l'insurrection contre la présence française éclate en Algérie et Ben Bella figure parmi les neuf chefs dits historiques de cette rébellion.

Devenu responsable des relations extérieures du Front de libération nationale (FLN), Ben Bella est arrêté après l'interception de son avion par l'armée française en novembre 1956. Intellectuel classé à gauche et musulman fervent, grand amateur de football, Ben Bella reste cinq ans et demi dans les prisons françaises et mène plusieurs grèves de la faim pour obtenir une amélioration des conditions de détention des prisonniers algériens.

Dans le sillage de l'indépendance, il est désigné président du Conseil puis est élu en 1963 sans opposant premier président de l'Algérie indépendante, grâce à l'appui de Boumédiène, qui l'a aidé à écarter ses rivaux du FLN.

Il dit souhaiter construire une Algérie de type socialiste et sortir de la misère des millions de ses concitoyens. Mais on retiendra également de ses trois années au pouvoir l'emprisonnement des opposants et la répression dans le sang d'insurrections en Kabylie.

RETOUR EN ALGÉRIE EN 1990

En 1965, il est renversé par son ancien ami le colonel Boumédiène, ministre de la Défense. Il est emprisonné jusqu'à la mort de Boumédiène en 1978. En juillet 1979, une dépêche lapidaire de l'APS indique que "les mesures concernant M. Ben Bella ont été levées".

Mais il s'agit d'une liberté relative. Il est en fait assigné à résidence à M'Sila, à 300 km au sud d'Alger, et ne peut recevoir la visite de journalistes ou d'étrangers.

Celui que les Algériens surnomment "Si Ahmed" critique le régime algérien et décide de s'exiler en Europe. Il séjourne en France mais les autorités lui font comprendre qu'il est un hôte encombrant. Il choisit de vivre en Suisse et fonde en 1982 le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA).

La libéralisation du système politique algérien à la fin des années 1980 le pousse à rentrer dans son pays. En mars 1990, le MDA est autorisé, comme une trentaine d'autres partis.

En 2009, il assiste à la prestation de serment d'Abdelaziz Bouteflika.

Ahmed Ben Bella a été admis "à deux reprises, il y a plus d'un mois, à l'hôpital militaire d'Ain Naadja à Alger, suite à un malaise", précise l'agence APS mercredi.

Christian Lowe à Alger, Benjamin Massot pour le service français



12/04/2012
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