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breve histoire du Royaume de Danhomè

     Le royaume de danhomè situé sur la côte des esclaves de l’Afrique de l’Ouest, côte jouissant d’ailleurs d’une mauvaise réputation, fut fondé en 1645. Il fut créé par une dynastie qui, suite à des querelles de succession quelques générations auparavant avait émigré du royaume de Tado (dans l’actuel Togo) et s’installa au Sud de l’actuel Bénin où il fonda le royaume d’Allada, puis se querella encore, après quelques générations, sur la question de succession et se sépara de nouveau. L’un des frères partit vers le Sud-est, y fonda le Royaume de Porto-Novo. Un autre alla 100 Km vers le Nord et s’installa sur le plateau de l’actuel Abomey. A la troisième génération, les princes, assoiffés de pouvoir, réussirent à affirmer leur hégémonie sur la population autochtone (Yoruba) et à proclamer le royaume du Danhomé. On a commencé par parler de Danhomé à partir du moment où le Roi AKABA a fait tuer Dan et a érigé son domicile sur sa dépouille d’où le nom qui signifie en langue Fongbé « dans le  ventre de Dan ».

D’abord par les négociations et ensuite par de nombreuses guerres, les princes réussirent à étendre leur empire, à en faire une puissance régionale et enfin à se libérer du joug du tribut payé au royaume d’Oyo (Nigeria). Avec la conquête du royaume d’Allada en 1724 et celui de Savi en 1727, ils réussirent à entrer en contact avec les commerçants Blancs de marchandises et d’esclaves sur la côte. Ils bâtirent la ville portuaire (maritime) Ouidah, contrôlèrent le commerce côtier entre Badagri (actuel Nigeria) et Grand-Popo (Bénin) jusqu’à leur défaite militaire devant la puissance coloniale française (1892).

A l’aide des armes obtenues entre autre chez les Blancs, ils envahirent de petits royaumes voisins mais aussi le puissant empire Yoruba d’Oyo (actuel Nigeria) par des guerres et chasses à l’homme et purent satisfaire, plus de 200ans durant, la demande en esclaves en Amérique, principalement au Brésil, Cuba, Haïti mais aussi en Amérique du Nord jusqu’à l’abolition du commerce des humains au Brésil et au Cuba dans les années 1870. Mais le commerce illégal continua cependant et satisfaisait le marché interne africain, ceci également jusqu’à la défaite face à la puissance coloniale en 1892. A l’intérieur du Danhomé, les rois et leurs collaborateurs : ministre, armée, chef du culte traditionnel avaient un pouvoir absolu. Glorification des différents souverains et soumission étaient de mise. Les prisonniers de guerre étaient aussi employés comme esclaves dans les familles à la cour et dans les champs. Ils étaient aussi offerts en sacrifice humain pour le culte Vodun. Les divinités et les rites des anciens prisonniers de guerre originaires des régions environnantes furent intégrés dans la société de sorte que des sacrifices et des danses sont dans un vaste spectre de divinités. Ce n’est pas pour rien que Danhomé est le berceau du Vodun. Les cérémonies du vodun constituent aujourd’hui la majeure partie de l’activité culturelle de cette région du Bénin.

Un roi dans la région d'Abomey
Le Roi Béhanzin,

La musique et l’artisanat furent eux aussi enrichis par les prisonniers. Musiciens et artisans avaient le droit de s’installer ou devaient travailler pour le roi. Deux beaux jeunes artisans eurent l’honneur de se marier chacun avec un roi. L’histoire de mariage entre le roi et des hommes comme lui, a commencé avec le prince Ahandé devenu roi sous le nom de Tégbessou. Le jeune prince en âge de procréer ne s’est jamais manifesté. Un jour au cours d’une promenade il rencontre un jeune-homme qu’il a confondu avec une femme à cause de sa beauté. Malgré tout l’effort que ceux qui l’accompagnaient ont fait pour lui expliquer que c’est un homme et non une femme, il est allé demander à son père de lui prendre en mariage, cette belle femme qu’il a rencontrée. Comme après sa puberté c’est pour la toute première fois qu’il s’intéresse à une femme son père a fait sa volonté en donnant tout ce qu’il fallait pour épouser une femme dans le Danhomé. Ce dernier s’est mis au service du prince tout en ayant une vie conjugale et familiale régulière. Ce principe a été repris par d’autres rois au cours de leur règne.

Les rythmes traditionnels sont encore aujourd’hui joués de mains de maître à Abomey. L’art artisanal traditionnel, surtout les orfèvres, les sculpteurs et les tenturiers (application de toile comme langage imagé) est présent sur le marché. Les jeunes artistes modernes viennent compléter le spectre.

L’architecture des palais construits en argile, avec leur bas-relief qui, en tant qu’images, racontent les grands actes des souverains et de l’armée ainsi que l’architecture des concessions des collectivités, sont uniques dans le monde. En 1985 le complexe des 10 palais royaux de la cité d’Abomey fut totalement intégré dans le patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.

Le rôle des Amazones dans la renommée de l’armée est non négligeable. C’est une armée constituée constamment de femmes qui représente aussi le département d’espionnage et assure la sécurité de la cour royale. Elle fut instituée de 1708-1711 par Hangbé, l’unique reine de la dynastie qui ne faisait pas confiance aux hommes. L’armée coloniale française confrontée, au cour de sa marche vers Abomey, à de perpétuelles batailles, n’en croyaient pas ses yeux quand elle découvrit par les intrépides assaillants, plus de mille femmes.

L’ère coloniale dura de 1892 à 1960. De nombreux immeubles de cette époque furent bien entretenus. Ils témoignent aussi d’une histoire, celle de la domination et de l’exploitation mais aussi d’une image positive par exemple d’écoles dont sont issus des scientifiques, des écrivains et des politiciens qui luttèrent pour l’indépendance de leur pays.

Depuis la colonisation certains territoires du nord de l’ancien royaume du Danhomé, lui ont été annexés et par déformation nous avons eu le Dahomey jusqu’au 30 novembre 1975 date de la proclamation de la République Populaire du BENIN par le régime militaro-marxiste léniniste du parti de la révolution populaire. Le nom Bénin a été choisi par ce régime sous prétexte que le Dahomey ne concerne que l’ancien royaume qui a pour capitale Abomey et non le nord du pays. Il est à noter que le Bénin n’est pas approprié car il désigne un Etat de la République Fédérale du Nigeria.

Le roi actuel du Danhomé s’appelle : DEDJALAGNI AGOLI-AGBO. Il est le garant de la pérennisation du déroulement régulier des us et coutumes sur le site des palais royaux d’Abomey classé patrimoine de l’UNESCO. De la même manière c’est lui qui gère le culte Vodun à travers les différents chefs des cultes. Il est également un grand leader d’opinion. Sa personne incarne toute une institution.



09/11/2012
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