Déclarer ses biens avant d’exercer certaines fonctions au sommet de l’Etat est une exigence constitutionnelle en République du Bénin. En effet, conformément à l’article 52 alinéa 2 de la Loi fondamentale, le chef de l’Etat élu est tenu, lors de son entrée en fonction, et à la fin de celle-ci, de faire sur l’honneur une déclaration écrite de tous ses biens et patrimoine adressée à la Chambre des Comptes de la Cour suprême. C’est vrai qu’en la matière, les textes n’ont pas prévu la divulgation ou la publication par voie de presse de ladite déclaration. Mais pour des raisons de transparence et de bonne foi, on pourrait le faire. Le désormais ancien président de la République, Yayi Boni l’a fait récemment même si cela à suscité des remous dans l’opinion. Avec la Rupture ou le Nouveau départ prôné, le nouveau chef de l’Etat,Patrice Athanase Guillaume Talon est attendu sur cet exercice. Son cas intéresse plus d’un, et à ce sujet, le peuple retient son souffle. Oui, Patrice Talon n’est pas un citoyen ordinaire ou un simple cadre. C’est un magnat, un homme d’affaires de renom, l’une des plus grosses fortunes en Afrique. En tout cas, dans sa publication de 2015, le Magazine Forbes Afrique l’a cité parmi les milliardaires du continent. A combien s’évalue au juste la fortune de l’homme d’affaires avant sa prise de fonction ? Combien de villas a-t-il au Bénin, en Afrique et dans le monde ? En dehors de la Porsche qui a attiré les regards à l’occasion du dépôt des dossiers de candidatures pour la présidentielle, quel(s) autre(s) véhicule(s) compte le parc automobile de M. Talon ? A-t-il un Jet privé ? Combien de sociétés ou d’entreprises constituent réellement sa propriété ? Le sujet intéresse les Béninois curieux. Mais il se susurre déjà que les cardiaques devront s’abstenir, tant cette déclaration, si elle arrivait à être faite, pourrait être effarante que renversante.
Jacques BOCO
