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Manifestation à Bamako pour l'unité du Mali

BAMAKO (Reuters) - Deux mille personnes ont défilé mardi à Bamako, la capitale du Mali, pour réclamer une intervention internationale contre les rebelles touaregs et islamistes qui ont pris le contrôle du nord du pays.

Les sécessionnistes touaregs, appuyés par des groupes islamistes radicaux, ont profité du coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako pour lancer une offensive dans le Nord et proclamer l'indépendance de l'"Azawad", le pays des "hommes bleus".

Les putschistes maliens ont alors accepté de remettre le pouvoir aux civils dans l'espoir d'empêcher la partition du pays.

"Nous demandons à la communauté internationale de remplir son devoir et de défendre l'intégrité du territoire malien", a déclaré Mahamadou Dioura, l'un des organisateurs de la manifestation de Bamako.

"Quand les villes de Kidal, Tombouctou et Gao ont été prises par les rebelles, ceux-ci ont pratiquement tout détruit -les hôpitaux, les dispensaires, le système de distribution d'eau", a-t-il ajouté.

Les quinze pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se préparent à mettre sur pied une force d'intervention de 3.000 hommes chargée d'empêcher une nouvelle progression des insurgés plutôt que de reprendre le terrain perdu.

La France, ancienne puissance coloniale, a offert un appui logistique mais a exclu l'envoi de troupes sur le terrain.

Les destructions et les pillages qui ont accompagné l'avancée des rebelles dans le Nord sont venus ajouter aux épreuves de la population de ces zones désertiques.

Plus de 200.000 habitants, déjà confrontés à une grave sécheresse, ont fui devant les rebelles et sont désormais menacés par la faim et la maladie.

Des témoignages ont fait état ces derniers jours d'un terrible désordre dans les régions conquises par la rébellion. On parle de victimes d'accidents de la route qui meurent faute d'être secourues, de femmes qui succombent lors d'accouchements par manque de soins.

VIOLS ET MAUVAIS TRAITEMENTS

Dans le défilé de Bamako, de nombreux manifestants faisaient état de viols et de mauvais traitements. Des allégations impossibles à vérifier mais qui attisent la colère de la population.

Dans ce climat, il sera plus difficile pour le prochain gouvernement malien de négocier avec les rebelles, par exemple sur un éventuel statut d'autonomie pour le Nord qui écarterait la sécession.

"Il y a déjà eu trop de négociations", a déclaré dans le cortège Homeny Belco Maiga, qui préside l'assemblée régionale de Kidal. "Si ça continue comme ça, nous prendrons les choses en main. Ce que je veux dire, c'est que la population se révoltera."

L'armée régulière malienne, affaiblie par les désertions, n'a rien fait jusqu'ici pour contre-attaquer et reprendre les zones conquises par les rebelles.

Des centaines de jeunes de Bamako veulent former des milices pour aller combattre les Touaregs et leurs alliés. Mais leurs chances sont minces de repousser un adversaire puissamment armé grâce aux stocks récupérés en Libye après la guerre civile.

Le président Amadou Toumani Touré, chassé par le putsch du 22 mars, a démissionné dimanche, afin de permettre aux putschistes de mettre en oeuvre l'accord de transfert du pouvoir.

Le président de l'Assemblée nationale, Diouncounda Traoré, prêtera serment jeudi en tant que président par intérim et sera chargé d'organiser des élections dans un délai de 40 jours.

L'accord garantit l'immunité aux auteurs du coup d'Etat.

Avec Adama Diarra et Tiemoko Diallo; Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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10/04/2012
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