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Libye: Saïf Al-Islam n'a pas accès à un avocat

TRIPOLI, Libye - Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils de l'ancien dictateur libyen, est bien traité en détention, mais il n'a pas accès à un avocat, a indiqué mercredi un groupe de défense des droits de la personne qui lui a rendu visite dans une prison gérée par d'anciens rebelles.

Le fils de Mouammar Kadhafi, accusé de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, a été arrêté en novembre par des combattants de Zintan, dans les montagnes de l'ouest de la Libye, l'un des bastions de la résistance contre Kadhafi. Il est toujours détenu par les combattants de Zintan et les nouvelles autorités libyennes insistent pour qu'il soit jugé en Libye, même si elles n'ont pas encore établi de système judiciaire fonctionnel.

Saïf Al-Islam «n'a pas de plaintes à formuler quant aux conditions physiques de sa détention», mais «sa principale préoccupation est qu'il n'a pas accès à sa famille ni à un avocat», a déclaré Fred Abrahams, un conseiller de Human Rights Watch qui a rendu visite au prisonnier dimanche. L'organisation appelle les nouveaux dirigeants libyens à s'assurer que le fils de Kadhafi soit représenté par un avocat.

Saïf Al-Islam, qui a aidé son père à mener la lutte contre les rebelles libyens, a été accusés de crimes contre l'humanité pour les atrocités commises pendant la guerre civile. Mouammar Kadhafi a été tué en octobre lors de sa détention par les rebelles dans sa ville natale de Syrte.

Le procureur général de Libye, Abdelaziz Al-Hasadi, a déclaré à Human Rights Watch que son bureau avait ouvert une enquête sur Saïf Al-Islam au sujet d'allégations de corruption datant d'avant la guerre, et qu'il enquêterait aussi sur des crimes allégués qu'il aurait commis durant la guerre civile. Il a assuré qu'il permettrait au fils de Kadhafi d'avoir accès à un avocat quand le gouvernement trouverait un endroit sécurisé pour le détenir à Tripoli.

Human Rights Watch a exhorté la Libye à montrer qu'elle a rompu avec le passé en assurant un traitement équitable du cas de Saïf Al-Islam.

«La nouvelle Libye doit respecter les droits de tous les prisonniers. Le monde regarde comment la Libye gère ce cas, et la Libye doit prouver qu'elle lui accorde tous les droits qui ont trop souvent été niés dans le passé», a dit M. Abrahams.



29/12/2011
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