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Lettre ouverte d'une jeune gabonaise au président élu de la république André Mba Obame

 


Lettre ouverte d'une jeune gabonaise au président élu de la république  André Mba Obame

A
Monsieur André MBA-OBAME
Président élu de la République Gabonaise


Objet : Complainte.


Monsieur le Président,


Le 8 juin 2009, à l’annonce du décès du Président Omar BONGO ONDIMBA, nous avons tous compris que le Gabon tournait une page de son histoire, pour en ouvrir une autre. Une autre sur laquelle nous aussi, nous pouvions écrire un mot, une ligne, une phrase, un chapitre. Une autre page, qui permettrait aux uns et aux autres d’exprimer leurs choix.

Plusieurs personnalités politiques et autres, se sont portées candidates à l’élection qui s’en est suivi. Grande a été ma surprise de vous voir compter parmi celles-ci. Je me suis dit : « Comment est-ce possible ? Le fils spirituel de feu Omar BONGO ONDIMBA va affronter son frère, Ali BONGO ONDIMBA ? Est-ce une blague ?

Je me suis donc mise à vous observer et à vous suivre de meeting en meeting : de voir croître à chaque manifestation, le nombre de Gabonais qui, comme moi, incrédules au départ, se sont dit : « Et pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas lui ? »

Ce fut une belle campagne. Elle était pleine de ferveur populaire et d’espoir. Un espoir qui a duré jusqu’au jour du vote, le 30 août 2009, et même au-delà de ce jour-là, le 3 septembre 2009. Ce jour là, en effet, l’impensable arriva : MBA-OBAME, en tête des suffrages ! MBA-OBAME, Président de la République !

Incroyable… mais vrai ! Tellement vrai que le régime PDG, aux abois, dû faire appel à ses méthodes de toujours : le tripatouillage.

Commença alors la grande bataille, celle de la défense du vote, la défense du choix exprimé par le plus grand nombre de Gabonais. Et comme il fallait évidemment s’y attendre :
- la France, OUI, cette chère France, terre de Démocratie et de Liberté,
- la Cour Constitutionnelle, temple de la fraude,
- le Ministère de l’Intérieur, bourreau de service,
proclamèrent Ali BONGO ONDIMBA vainqueur de cette élection.

Que de sang versé !
Que de vies brisées !
Que d’espoirs perdus !
Que faire ?
Comment sortir de là ? Nous sommes-nous demandé ?

La réponse à ces questions arriva de manière inattendue. Pour la première fois, les « égo » furent mis de côté au profit de l’intérêt commun :
- Zacharie MYBOTO, dont le Parti, l’UGDD était la première force de l’opposition ;
- Feu Pierre-Claver ZENG EBOME, leader du MAD, un Parti qui jouait un rôle important dans le paysage politique de notre pays ;
- Gérard ELLA NGUEMA, un jeune loup aux dents longues, du RNR ;
- Deux anciens Premiers Ministres du défunt Omar BONGO ONDIMBA : Casimir OYE MBA et Jean EYEGHE NDONG,
- Un opérateur économique de renom : Jean NTOUTOUME NGOUA, et vous-même, André MBA-OBAME, vainqueur de l’élection présidentielle du 30 août 2009,
décidâtes d’unir vos forces et de créer ainsi, un grand Parti. Vous le dénommâtes : UNION NATIONALE. C’était, en effet, une première dans notre pays. Un moment fort, qui redonna espoir à plusieurs d’entre nous.

Votre prestation de serment, le 25 janvier 2011, finit par nous convaincre que nous tenions le bon bout. Un enthousiasme sans égal nous habitait. Et puis, plus rien… L’imposteur installé à la tête du pays frappa, en prenant la décision de dissoudre notre parti. Et tout s’écroula sous nos pieds. Véritable désarroi…

Je n’ai plus reconnu mon Président élu, mon Président de la République. Celui qui nous avait promis lors de la campagne qu’il ne tolèrerait pas le vol de nos voix, et que nos suffrages seraient respectés. Mon Président élu, dont la détermination était sans faille. Mon Président élu, dont le leitmotiv « La Nouvelle Espérance », nous faisait entrevoir des lendemains meilleurs, et non la situation de dictature, de précarité, d’arrogance et d’amateurisme que nous subissons chaque jour, et qui nous enfonce dans le grand puits profond du désespoir
.
Qu’est-il arrivé à mon Président élu ?
N’entend-il pas nos cris ?
N’entend-il pas nos pleurs ?
Ne voit-il pas notre souffrance et notre humiliation d’être dirigés par des étrangers ?
Oui, mon Président élu. Où êtes-vous ?
Qu’attendez-vous pour agir ?

Nous n’en pouvons plus, Monsieur le Président. Des discours, nous n’en voulons plus. Nous n’avons plus qu’une seule exigence : PRENEZ VOS RESPONSABILITES, Monsieur le Président élu, ET PASSEZ AUX ACTES, afin que « LE GABON POUR TOUS » soit une réalité, et que « LA NOUVELLE ESPERANCE » voit le jour !

Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur le Président élu, l’expression de mon plus profond respect et de mon entier dévouement.

Philomène ANTSAMA MBOYI



30/03/2012
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