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LE PANAFRICANISME

Le panafricanisme se définit comme le mouvement politique et culturel qui considère l'Afrique, les Africains et les descendants d'Africains hors d'Afrique comme un seul ensemble visant à régénérer et unifier l'Afrique ainsi qu'à encourager un sentiment de solidarité entre les populations du monde africain. Le panafricanisme glorifie le passé de l'Afrique et inculque la fierté par les valeurs africaines.

Edward Wilmot Blyden (1832-1912) est considéré comme le père du mouvement panafricaniste moderne. Parmi les panafricanistes, on peut citer Marcus Garvey, Henry Sylvestre-Williams, W.E.B. DuBois, Kwame Nkrumah, Fela Kuti, Malcolm X, Steve Biko, Patrice Lumumba, Cheikh Anta Diop, Sékou Touré, Julius Nyerere, Bob Marley, C.L.R. James, Abdias do Nascimento, Stokely Carmichael, Pierre Severin Toukoulou, Gamal Abdel Nasser, Mehdi Ben Barka, Thomas Sankara, Mohammed V du Maroc, Houari Boumediène, et plus récemment en Amérique le leader Louis Farrakhan, en Afrique les présidents Laurent Gbagbo, Robert Mugabe ou en France le militant radical Kémi Séba.

Le mouvement Rastafari de Jamaïque est né du panafricanisme. Quand Marcus Garvey a déclaré "Tournez vous vers l'Afrique pour le couronnement d'un roi noir", les Rastas se sont tournés vers Hailé Sélassié Ier d'Ethiopie.

Une autre interprétation relativement radicale du panafricanisme est l'afrocentrisme qui s'appuie sur les travaux du chercheur sénégalais, Cheikh Anta Diop, notamment repris par Molefi Kete Asante, théoricien afrocentriste, afro-américain. Ce mouvement tente de réexaminer l'histoire de l'Afrique et sa diaspora d'un "point de vue africain" en s'opposant à l'eurocentrisme. Il s'agit d'un retour à des concepts dits traditionnellement africains et à la "culture africaine". La civilisation égyptienne, ainsi que d'autres, sont alors considérées comme puisant leurs origines en Afrique.

Des départements d'études panafricaines existent dans de nombreuses universités d'Amérique du Nord depuis les années 1960.

 

SYMBOLE

Un des symboles du panafricanisme est le poing de la gloire (Fist of Glory), le symbole du mouvement Black Power. Plusieurs groupes ont repris ce symbole, comme Otpor, en Europe de l'Est.

Des couleurs seraient dites panafricaines : le vert, l'or et le rouge, couleurs provenant d'Éthiopie. On les retrouve aujourd'hui dans de nombreux drapeaux de pays africains.

Les couleurs rouge, noir et vert ont été déclarées couleurs officielles de la race africaine par l'UNIA (Universal Negro Improvement Association and African Communities League) en 1920.

 

MEDIAS

Dans le domaine des médias ayant une vocation clairement panafricaine, on peut relever :

• l'Agence panafricaine de presse ou PANAPRESS, qui fournit des contenus en français, anglais, portugais et arabe ;

• Africaciel.com L'Afrique en mouvement

• AllAfrica.com, développé en anglais et en français ;

• Grioo.com, site Web qui se veut un portail « dédié à la communauté noire francophone ».

• Afrostyly.com actualité Kemite (communauté noire)

• Mazulio.fr

 

BIOGRAPHIE

• Oruno D. Lara, La naissance du panafricanisme, Maisonneuve & Larose, 2000

• George Padmore, Panafricanisme ou Communisme, Présence africaine (2000)

•Sim, Remy, PANAFRICANISME: Les Nouvelles Perspectives, 2003

• Latitudes noires, 2003-2004 : Panafricanisme : Piège post-colonial ou construction identitaire non-blanche de Albert Hilbold, Lissia Jeurissen, Aggée-Célestin Lomo Myazhiom, Martial-Ze Belinga, Collectif, Homnisphères 2003

 

BIOGRAPHIE D'ALPHA OUMAR KONARE

Alpha Oumar Konaré, le 27 février 2007. Alpha Oumar Konaré est un homme politique malien. Il a été président de la république du Mali de 1992 à 2002 et président de la Commission de l’Union africaine jusqu’en 2008.

Alpha Oumar Konaré est né le 2 février 1946 à Kayes (Mali) où il a fréquenté l’école primaire. Il va ensuite au lycée Terrasson de Fougères de Bamako, au Collège des Maristes de Dakar (Sénégal), au Collège moderne de Kayes et, entre 1962 et 1964, à l’École normale secondaire de Katibougou. Il fait ses études supérieures en histoire à l’École normale supérieure de Bamako (1965-1969) et à l’Université de Varsovie (Pologne) entre 1971 et 1975.

Il commence sa carrière professionnelle en étant instituteur à Kayes, puis professeur de lycée à Markala et à Bamako;En 1974, il est chargé de recherche à l’Institut des sciences humaines du Mali, puis, de 1975 à 1978, chef du patrimoine historique et ethnographique au ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture. En 1980, il est nommé chercheur à l’Institut supérieur de formation en recherche appliquée (ISFRA), et professeur au Département histoire-géographie de l’École normale supérieure (ENSUP) de Bamako. Au cours de sa carrière, il a été responsable de plusieurs associations professionnelles (Association des Historiens-Géographes du Mali, Association ouest-africaine des archéologues, Union des Chercheurs d’Afrique de l’Ouest ou encore président du Conseil international des musées de 1989 à 1992). Entre 1981 et 1992, il a été consultant auprès de l’UNESCO et du PNUD.

Alpha Oumar Konaré et George W. Bush à Washington, D.C., le 28 juin 2001.

Il commence à militer politiquement dès sa jeunesse. En 1967, il est élu secrétaire général de la Jeunesse US-RDA (Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain, le parti du président Modibo Keïta) de l’École normale supérieure de Bamako.

Après le coup d’État de Moussa Traoré, il devient militant du parti clandestin « Parti malien du travail ».

En 1978, croyant à la volonté d’ouverture de Moussa Traoré, il accepte de devenir son ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture. Il démissionne en 1980. Son action a été marquée par la formation des cadres et l’organisation du sport au Mali.

En 1983, il fonde et dirige la revue culturelle Jamana et la coopérative culturelle du même nom.

En 1989, il fonde et dirige le quotidien Les Échos.

En 1990, il participe à la création de l’association « Alliance pour la démocratie au Mali » (ADEMA) qu’il contribue à transformer en parti politique en fondant l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ).

Il en est le premier président et le délégué à la Conférence nationale du Mali en 1991 après la chute de Moussa Traoré. En 1991, il crée « Radio Bamakan », la première radio associative libre du Mali. En avril 1992, à la fin de la transition démocratique conduite par Amadou Toumani Touré, il est élu président de la république, avec 69,01 % des suffrages au second tour contre Tiéoulé Mamadou Konaté. Il est réélu pour un second mandat en 1997 au premier tour avec 95,9 % des voix face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby. Les principaux partis de l’opposition ont boycotté ce scrutin pour protester contre l’annulation des élections législatives d’avril 1997. Au plan national, son action est marquée par la restauration de la démocratie au Mali (malgré les difficultés de la tenue des élections générales en 1997), le règlement du conflit avec les Touaregs, la mise en œuvre de la décentralisation. Mais les difficultés économiques persistent ainsi que la corruption. Il rend hommage au premier président du Mali, Modibo Keïta en inaugurant un mémorial à Bamako. Opposé à la peine de mort, il commue en prison à perpétuité les condamnations à mort de Moussa Traoré et de son épouse condamnés pour crimes politiques et économiques avant de les gracier en 2002. Sur le plan international, il œuvre pour la paix sur le continent et l’intégration régionale. Il a présidé la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) en 1999 et 2000. En 2002, il respecte la constitution malienne qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Amadou Toumani Touré va lui succéder.

Alpha Oumar Konaré, President de la comission de l'Union africaine, avec Celso Amorim, ministre des Affaires étrangères du Brésil le 28 février 2007

Alpha Oumar Konaré est élu président de la commission de l’Union africaine le 10 juillet 2003 par les chefs d’États africains réunis au sommet de Maputo.

Il est membre du Haut Conseil de la Francophonie.

Il est docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2 Haute-Bretagne et de l'Université libre de Bruxelles. Alpha Oumar Konaré est marié avec l’écrivain et historienne Adame Ba Konaré.

Son implication internationale

Alpha Oumar Konaré compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique.

 

 

 

BIOGRAPHIE D'AMINATA DRAMANE TRAORE

Aminata Traoré en 2008 au forum Libération à Grenoble Aminata Dramane Traoré est une femme politique et écrivain malienne, née en 1947 à Bamako (Mali).  Née dans une famille modeste de douze enfants, Aminata Traoré a fréquenté l’école Maginot. Elle a étudié en France à l’université de Caen. Elle est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie. Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’Institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales. Nommée ministre de la Culture et Tourisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré entre 1997 et 2000, elle a démissionné pour retrouver sa liberté de parole. Aminata Dramane Traoré est aussi chef d’entreprise à Bamako. Elle est propriétaire du restaurant-galerie Le San-Toro et d’une amison d’hôtes Le Djenné qu’elle a fait construire avec des matériaux locaux[2].

Son engagement altermondialiste

Militante altermondialiste, elle s’est engagée dans le combat contre le libéralisme, qu’elle considère comme responsable du maintien de la pauvreté au Mali et en Afrique en général. Aminata Dramane Traoré souhaite que les États africains cessent de suivre les injonctions des pays occidentaux qui se traduisent par « les plans et programmes des banquiers internationaux et des grandes puissances du Nord » et qui conduisent à la pauvreté des populations et engendre les phénomènes de violence et l’émigration vers l’Europe d’une grande partie de la jeunesse désabusée. Elle demande aux gouvernants africains de réagir face au néocolonialisme[3]. Aminata Dramane Traoré a pris position en faveur du président Zimbabwéen Robert Mugabé dans la gestion de son pays, considérant que ce qu’on reproche au dictateur (la faillite de l’économie, le non-respect des droits de l’Homme, l’appauvrissement de la population) serait du en grande partie à la politique menée par l’ancienne puissance coloniale, le Royaume Uni et au non-respect de des engagements[4] Et renvoi les « donneurs de leçons », c’est-à-dire les pays occidentaux, à leur propre manquement (guerre contre l’Irak, crise économique, politique migratoire…) Elle coordonne les activités du Forum pour un autre Mali et était responsable de l’organisation du troisième volet à Bamako du Forum social mondial polycentrique de 2006[5].

Ses écrits

En 1999, elle publie l'Étau, un essai dénonçant la politique des institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international, Banque mondiale) qui imposent la mise en place de plans d’ajustement structurel qui ne font qu’appauvrir les populations africaines.

En 2002, dans le Viol de l’imaginaire, elle dénonce les mécanismes privant l’Afrique de ses ressources financières, naturelles et humaines.

En 2005, elle publie une Lettre au président des Français à propos de la Côte-d’Ivoire et de l’Afrique en général où elle analyse les crises africaines dans le « pré carré français » à la lumière de la mondialisation libérale. En 2008, elle publie l’Afrique humiliée où elle critique vivement le discours jugé raciste et néocolonialiste de Nicolas Sarkozy à Dakar en juillet 2007[6]. Article détaillé : Discours de Dakar.

Apparition cinématographique

Aminata Dramane Traoré apparait, jouant son propre rôle en qualité de « témoin » dans le film Bamako d'Abderrahmane Sissako.

Bibliographie

• L’Étau, Éditions Actes Sud, 1999

• Le Viol de l’imaginaire, Éditions Fayard, 2002

• Lettre au président des Français à propos de la Côte-d’Ivoire et de l’Afrique en général, Éditions Fayard, 2005

• L’Afrique humiliée, Éditions Fayard, 2008 article

• Ainsi nos œuvres d’art ont droit de cité là où nous sommes, dans l’ensemble, interdits de séjour, Paris, 27 juin 2006 (en ligne).

Notes et références

1.  Traoré Aminata Dramane Sociologue, Ancienne ministre de la culture du Mali, interview sur Malikounda, 18 août 2004,

2.  Aminata Dramane Traoré, une révoltée altermondialistes, in OECD, Perspectives Ouest-africaines Les ressources pour le développement, OECD Publishing, 2009, p.97

3.  Mondialisation: plaidoyer pour une mobilisation des pays du sud, L'Essor, 7 janvier 2002

4.  « la quasi-totalité des situations imputées à l'incapacité du dirigeant zimbabwéen à gérer son pays résulte d'abord du non respect d'engagements pris, l'une des caractéristiques de nos rapports avec les pays riches comme l'atteste, plus récemment, les fausses promesses d'aide du Sommet de Gleneagles. L'argent qui coule à flot ces derniers temps dans le cadre du sauvetage des banques a toujours fait défaut quand il s'agit d'honorer les engagements pris envers les peuples dominés. Le facteur déclencheur de la crise zimbabwéenne est plus précisément le non respect par la Grande Bretagne de l'accord de Lancaster House (signé en 1979) selon lequel elle devait dédommager les fermiers blancs dans le cadre de la réforme agraire » Aminata Dramane Traoré, « Le torrent de boue dont on couvre Robert Mugabé depuis de longs mois a quelque chose de nauséabond et de suspect. J'en souffre, Le Guido, 23 décembre 2008



26/06/2011
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