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François Hollande veut tomber "du bon côté de l'Histoire"

MOULINS, Allier (Reuters) - Tomber "du bon côté de l'Histoire" en devenant le deuxième président socialiste de la Ve République : c'est l'objectif de François Hollande à trois semaines du second tour du scrutin présidentiel que la gauche "peut gagner".

Si le candidat se défend de penser à la suite, les rumeurs sur son éventuel gouvernement commencent à circuler, à l'instar du cas d'Anne Lauvergeon, pressentie pour en faire partie comme d'autres personnalités issues de la société civile - mais qui ne font pas forcément les meilleurs ministres, a-t-il rappelé.

En tournée dans le centre de la France à deux jours de son grand meeting parisien de Vincennes, François Hollande résumait vendredi son état d'esprit devant les journalistes dans le bus qui le menait de Clermont-Ferrand à Moulins (Allier).

"Quand est au bord de l'Histoire, on peut tomber d'un côté ou de l'autre. Pour l'instant je ne me mets pas du côté du vainqueur. On est encore loin, trois semaines c'est long", dit-il.

Lors d'un meeting jeudi soir à Clermont-Ferrand, François Hollande a lancé un "on va gagner", en écho avec la foule.

Devant le café "Le France" de Moulins, il nuance.

"Voilà le slogan : on peut gagner. Pour les idées, pour la France mais rien n'est encore fait et si cette perspective existe, elle ne peut pas être véritablement un résultat avant qu'il ait été prononcé", prévient-il. "Ce serait même une erreur de laisser croire qu'au vu de quelques sondages nous soyons déjà dans cette situation d'être au second tour alors que nous sommes encore à dix jours du premier".

LES TROIS INCONNUES DU PREMIER TOUR

Echaudé par le 21 avril 2002 qui vit le candidat socialiste s'effacer face à celui de l'extrême droite, François Hollande veut garder autant que possible la tête froide.

Rappelant que "les bons sondages, ça peut démobiliser et les moins bons, ça peut décourager", il se refuse à "appeler au vote utile, qui pourrait faire penser qu'il y a des votes inutiles".

Si la gauche perdait encore une fois une élection présidentielle "ce serait difficile, elle souffrirait", dit-il.

François Hollande tiendra meeting dimanche à Vincennes presqu'en même temps que Nicolas Sarkozy, qui appelle la "majorité silencieuse" à se rendre place de la Concorde à Paris.

"C'est un vieille rhétorique de 1968", commente-t-on dans l'entourage du candidat socialiste. "C'est un appel à ceux qui voudraient aller vers François Bayrou ou Marine Le Pen. Une partie de ceux qui disent qu'ils vont voter Le Pen vont opter pour Sarkozy. Son espoir est quand même là".

Le camp socialiste cite trois inconnues pour le premier tour : l'abstention, l'ampleur du vote Le Pen et le score de François Bayrou.

"Il y a un électorat volatil qui au dernier moment abandonnera le troisième homme. Il y a encore une volatilité de premier tour, l'élection n'est pas cristallisée".

A ceux qui trouvent que sa campagne a manqué de ferveur, François Hollande promet de l'animation pour l'entre-deux tours.

"C'est entre les deux tours que les foules se lèvent", dit-il, donnant en exemple le meeting de Ségolène Royal au stade Charléty en 2007. "Quelque chose va se passer pour l'un ou pour l'autre."

LE GOUVERNEMENT DÉPENDRA DES LÉGISLATIVES

Le débat d'entre-deux tours ? "On n'en est pas encore là", répond celui qui affirme "ne pas sous-estimer" Nicolas Sarkozy.

Quant à la composition d'un éventuel gouvernement, François Hollande repousse toute spéculation.

"Cela dépend des résultats du premier tour et de celui des législatives", dit son entourage.

Dans un entretien aux Echos, François Hollande laisse toutefois entendre qu'Anne Lauvergeon, pressentie pour rejoindre une équipe gouvernementale socialiste, ne serait pas choisie. "Message reçu", a dit sur France Inter l'ex-patronne d'Areva.

"C'est dur la politique, c'est très difficile pour une personne de la société civile", souligne l'entourage du candidat. "C'est comme de regarder un match de football et de penser que c'est facile de marquer un but".

En ce vendredi 13, François Hollande a joué au loto dans un tabac de Moulins avant de repartir pour Auxerre (Yonne).

Il affirme pourtant "ne pas être superstitieux au sens du jeu" mais "au sens du rite, des habitudes". Les jours d'élection par exemple, il fait le tour des bureaux de vote "dans un certain sens, du moins favorable au plus favorable".

"Les jours d'élection, je suis anxieux", avoue-t-il. Rendez-vous à Tulle, en Corrèze, dimanche 22 avril.

Edité par Yves Clarisse



14/04/2012
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