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Côte d’Ivoire: Peut-on parler de restauration de la démocratie dans un pays occupé par l’impérialisme Français?

 


 

colonisation

La côte d’Ivoire s’est inscrite dans un processus de démocratisation avec son corollaire de coups d’Etat, de conflits armés, de mauvaise gouvernance, de népotisme, de corruption, de transhumance politique, de gouvernements d’union ou de réconciliation couronnée par une presse partisane et ethnique.

Le projet de démocratisation et de modernisation du pays, porté par Laurent Gbagbo s’est heurté aux intérêts de la puissance néocoloniale. Dans une première phase, la France va instrumentaliser les populations du Nord sur le concept de l’«ivoirité» savamment exploité. Une rébellion financée par les multinationales Bouygues et Bolloré scinde le pays en deux. Le chef visible de la rébellion, Guillaume Soro est nommé premier ministre au forceps par Laurent Gbagbo. Pour mettre définitivement fin au projet politique de Gbagbo, la France a dû utiliser in fine les grands moyens. Rappelons-nous, le pilonnage trois jours durant le palais présidentiel où s’étaient retranché l’ex-président ivoirien et sa garde prétorienne. Nous connaissons la suite de l’histoire. Quand Gbagbo a-t-il instauré la démocratie en Côte d’Ivoire? La côte d’ivoire n’a jamais été indépendante encore moins démocratique.

La côte d’ivoire est un bastion de l’impérialisme français en Afrique de l’Ouest du triple point de vue militaire, économique et politique. Après 50 années d’indépendance octroyée à notre pays, la domination politique de la France n’a jamais été réellement mise en cause par les différents chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête de la côte d’ivoire.

Sur le plan militaire c’est la France qui a toujours contrôlé l’armée, la police et la gendarmerie.

Sur le plan économique c’est la France qui garantit la convertibilité du Franc CFA en devises internationales et en contrepartie d’un contrôle quasi-total des transactions extérieures et en détient à cet effet 65% des réserves de change des pays de la zone franc. Elle peut dévaluer le Franc CFA à tout moment sans l’avis des chefs d’Etat Africain. La côte d’ivoire n’a pas sa propre monnaie ni de politique monétaire. Tous les services publics sont gérés à 80% par des filiales françaises.

Sur le plan politique c’est encore la France qui doit décider du choix de notre président en raison de ses nombreux intérêts dans la sous-région. L’exemple du président Gbagbo est encore dans les esprits. La France a préféré Alassane au détriment du choix du peuple. C’est elle qui fait l’apologie des rébellions dans son pré carré.

La notion même de gouvernement d’union ou de réconciliation est anti démocratique. Alors, comment peut-on parler de la restauration de la démocratie dans un pays qui n’a jamais connu de démocratie et dont les symboles régaliens sont entre les mains de l’étranger ou de l’impérialisme Occidental? C’est-à-dire: La défense, l’économie et la politique qui sont des valeurs fortes d’un pays indépendant et démocratique. Posons-nous d’abord la question de savoir si la Côte d’Ivoire est maitresse de son propre destin ?

Seul le peuple Algérien peut se permettre de parler de la restauration de son processus démocratique le jour où ses institutions républicaines seraient remises en cause par un coup d’Etat militaire ou un conflit armé, car c’est le seul pays d’Afrique qui a d’abord libéré son peuple du joug colonial Français avant de s’engager dans un processus de démocratisation qui avance lentement et difficilement à causes de ses différentes confessions religieuses.

Voici quelques dates de la vie politique ivoirienne.

De 1960 à1989 :C’est la période de la pensée unique sous Houphouët-Boigny. C’est-à-dire un régime politique qui va interdire les libertés d’opinion et d’expression avec la complicité du colonisateur Français. Ainsi dès l’indépendance en 1960, Houphouët-Boigny s’oppose par son vote à l’ONU à l’indépendance Algérienne qu’il présente comme un problème intérieur de la France. Il organise le soutien des Etats Francophones africains à la France. Et plus tard il jouera le rôle systématiquement de gendarme régional au service de l’impérialisme Français.

De 1990 à2012 malgré le discours de la Baule de François Mitterrand sur le multipartisme des pays africains, la puissance France n’a jamais accepté que la Côte d’Ivoire s’engage réellement sur le chemin du processus démocratique. L’erreur de la Côte d’Ivoire réside dans le fait qu’elle ait placé le processus démocratique dans un pays encore occupé par le colonisateur Français., alors qu’elle aurait dû se libérer d’abord du joug colonial et ensuite poser les conditions du processus démocratique.

Donc l’idée de restauration de la démocratie en côte d’ivoire est une utopie.

Liadé Gnazégbo

Militant du FPI-France



29/03/2012
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