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Convention du 10 mars 2012 L'heure de vérité pour Houngbédji

 

A l'heure où l'opinion publique la voit en train de finir de se vider de sa substance, la coalition opposante Union fait la Nation annonce une convention nationale pour le mois prochain. De tels rendez-vous dans la vie d'une formation politique n'étant pas pour en signer l'acte de décès, il faut entrevoir un essai de renaissance de ce que d'aucuns appellent " Opposition informelle ". Il se posera sans doute, à l'occasion, le sujet du renouvellement du leadership à la tête de l'Union.

L'Union fait la Nation s'en va-t-elle changer de tête ? Rien n'est moins sûr, et pour cause. Les 10 et 11 mars prochains, selon un communiqué signé de son Coordonnateur général le 1er février dernier, se tiendra la Convention nationale de la coalition qui a porté la candidature de Me Adrien Houngbédji, principal challenger de Boni Yayi à la dernière élection présidentielle au Bénin. Lequel rendez-vous est pris dans un contexte qui suggère bien que l'Union change de tête. La présidence de l'Union fait la Nation devrait s'occuper à tour de rôle par les partis membres et se renouveler tous les six mois, croit-on savoir de sources internes à la coalition.

Si la fièvre préélectorale et la démobilisation postélectorale ont relégué cette formalité au second rang, le sujet aura tout son sens à l'ordre du jour de la prochaine convention, non sans l'intérêt de bien de partis membres. En première ligne ceux qui se sont opposés à tout procès de la Renaissance du Bénin de Lehady Soglo quand celle-ci, contre toute attente et contre la ligne de l'Union, a rejoint la majorité présidentielle. A l'occasion en effet, la Renaissance du Bénin, réagissant aux critiques qui lui étaient faites par certains ténors de la coalition, avait réclamé un leadership nouveau qui permette aux plus jeunes de prendre les choses en mains. Si aujourd'hui le sujet ne risque pas de se poser sur fond de conflit de générations, ce sont plutôt les rapports de forces qui vont prévaloir.

De ce qui reste de l'Union fait la Nation après le départ de la RB, il n'y a de toute évidence que le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji qui fasse le poids. Ayant pris récemment ses distances en créant tout seul son groupe parlementaire, le Prd n'aurait de raison de continuer à animer l'Union fait la Nation que s'il lui est concédé de jouer les premiers rôles. Autrement, ou bien le parti prend les rênes de la coalition, ou bien il influence le choix du prochain président. Le jeu lui sera d'autant plus facile que celui qui aurait encore pu faire le poids face à l'hégémonie du PRD reste le président en exercice de l'Union, Bruno Amoussou. Or ce dernier, il y a peu, a démissionné de la tête du Parti social-démocrate (Psd) et n'est donc plus chef de parti. Et ceux qui veulent une alternance au sommet de l'Union fait la Nation, n'hésiteront pas un instant à évoquer cet argument. Mais qui prendra alors la tête de la coalition ?

En plus de l'influence du PRD, le choix du prochain président de l'Union fait la Nation devrait tenir compte de la nouvelle ligne politique de l'alliance au sortir de sa convention nationale. Sera-t-elle résolument ancrée dans l'Opposition ou rejoindra-t-elle enfin la mouvance présidentielle ? Il ne sera pas aisé ici de trancher. Que l'UN, avec le PRD, rejoigne la mouvance, c'est l'opposition politique qui aura disparu, avec tous les risques que cela comporte pour la démocratie. Aussi, l'ensemble de ce groupe politique aura fini de perdre sa crédibilité et aura manqué de rester, ne serait-ce qu'une hypothétique alternative pour la république. Dans un tel schéma, il n'est pas évident de voir aller au charbon le patron du PRD, Me Adrien Houngbédji. Son parti préférerait sans doute sa posture actuelle : rester membre de l'UN avec une forte autonomie au Parlement et sur le terrain, sans cracher sur d'éventuels strapontins que pourrait donner la mouvance à ses cadres. Mais si a contrario, la coalition garde une ligne opposante, que le numéro 1 du PRD en prenne la tête n'étonnerait personne. Le risque étant que des défections se poursuivent, comme on en a vu par le passé. Certains cadres et opérateurs économiques ne seront pas enclins à continuer la traversée du désert.

Olivier Assinou( adjinankou)



06/02/2012
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