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Burkina Faso L’assassinat de Thomas Sankara » selon la réaction de Fidel Toe, proche ami du panafricain

           Devant notre surprise devant certains d’entre eux, nous avons pensé utile de demander à Fidèle Toe, proche ami de Thomas Sankara depuis l’adolescence et ministre pendant la révolution, de réagir à cet article. Sa réponse de trouve donc à la suite de l’article. Pour compléter votre information nous vous invitons aussi à lire l’article intitulé « Ce que l’on sait sur l’assassinat de Thomas Sankara » Lorsque nous avons appris que Monsieur François Mitterrand allait fouler le sol du Burkina Faso, nous nous sommes dit que si le raisonnement nous écartait l’élégance des propos, le sens aussi du noble combat, je veux parler des joutes oratoires, saurait nous rapprocher tant nous apprécions ceux chez qui le discours s’éloigne du négoce, des tractations, des combines, et des magouilles.... Monsieur le Président, parlant de la coopération entre la France et le Tiers-Monde, mais principalement celle entre la France et le Burkina Faso, je voudrais vous dire que nous accueillons à bras ouverts tous ceux qui passant par là, acceptent de venir contribuer avec nous à la réussite de ce vaste chantier qu’est le Burkina Faso. En ce sens, la France sera toujours la bienvenue pour nous. Elle sera la bienvenue dans des formes qu’il nous convient d’imaginer. Plus souples. Et qui rapprochent davantage Français et Burkinabé. Nous ne demandons pas comme cela a été le cas déjà, que des autorités françaises s’accoquinent avec des autorités burkinabé, africaines. Et que seulement quelques années plus tard, l’opinion française à travers sa presse, se répande en condamnations de ce qu’elle appelait aide, mais qui n’était que calvaire et supplice pour les peuples... ». Isidore Noël Thomas Sankara Président fondateur du Conseil national de la révolution (CNR), 2ème Secrétaire général du Haut commandement de la jeunesse africaine Président du Faso assassiné le 15 Octobre 1987 « ...hummmmm.... C’est un accident... Sankara est un révolutionnaire qui s’est trompé ». Blaise Compaoré Président fondateur de la mafia ouest-africaine Futur prisonnier du TSSL Commanditaire avec d’autres de l’assassinat de 465.000 Ouest-Africains Actuel président du Faso. Duel des duels, feu le président du Faso, le camarade Thomas Sankara, a affronté jusqu’au bout la Françafrique, ses bandits, ses criminels et son président d’alors, le Français François Mitterrand. Le dernier acte de cette guerre secrète eut lieu les 17 et 18 novembre 1986, à Ouagadougou (lire citation ci-dessus). Il sera le détonateur direct de son assassinat le 15 octobre 1987. Le président François Mitterrand a-t-il décrété l’assassinat de Sankara ? Feu le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny a-t-il donné de son côté le feu vert à cette opération ? L’intervention des autorités togolaises a-t-elle précipité sa chute ? L’assassinat de Thomas Sankara était-il l’œuvre de Blaise Compaoré, de Gilbert Diendéré, de Salif Diallo et du grand criminel de tous les temps Yacinthe Kafando, le vrai tueur de Sankara, celui qui l’acheva de deux balles sur le front ? Blaise Compaoré et ses complices n’ont-il pas violé les droits relatifs aux prisonniers de guerre en exécutant quelques minutes après la mort de Sankara, tous ses gardes du corps et collaborateurs qui étaient avec lui dans la Villa « Haute Volta » du Conseil de l’Entente ? Dans tous les cas, au-delà des intrigues géopolitiques et stratégiques, Blaise Compaoré est le seul responsable de l’assassinat de Sankara. En effet, quand Blaise Compaoré affirme aujourd’hui que l’assassinat de Sankara est un accident, il ment tout simplement. Il savait bien depuis ce 15 janvier 1985 où il avait rencontré au sulfureux banquet du président ivoirien, Chantal Terrasson de Fougères, ce qu’il devait faire : tuer (faire tuer) l’ex-deuxième secrétaire général du Haut commandement de la jeunesse africaine Thomas Sankara. Aussitôt, après son retour à Ouagadougou, Blaise Compaoré n’obéit qu’à sa future épouse Chantal et au président ivoirien Félix Houphouët Boigny. Cette relation amoureuse marquée par de nombreux voyages hebdomadaires de Chantal à Ouagadougou, l’avait beaucoup rapproché du chef de l’Etat ivoirien. Au cours de ces multiples voyages, plusieurs lettres entre lui et le président Houphouët-Boigny avaient été échangées. Ces actes de haute trahison avaient permis à la Françafrique de diriger depuis Paris et Abidjan, le régime sankariste. Ce dernier fut alors noyauté à travers le fonctionnement parfait de la stratégie de la trappe à miel mise en place par la Françafrique, laquelle a emporté Blaise Compaoré. Cependant, Sankara était informé de tous les détails du banquet, et comprit le rôle d’espionne que jouait Chantal Terrasson de Fougères. Toutefois, il faisait comme si de rien n’était. Ce mutisme de l’enfant terrible de Yako fut compris par son ministre délégué à la présidence, Blaise Compaoré, comme un chèque en blanc pour continuer sa traîtrise, en s’accoquinant avec les impérialistes et les ennemis du développement du Burkina Faso, de la jeunesse africaine, et de la mobilisation mondiale des noirs contre le régime ségrégationniste sud-africain. Quatre mois après la rencontre de Yamoussoukro, Blaise Compaoré haussa les épaules et décida en mai 1985 d’épouser Chantal. Blaise Compaoré organisa son mariage qui rassembla des invités étrangers venant d’un pays ennemi dans un camp militaire plus précisément, le camp des para-commandos de Pô, qui était la partie charnière du régime révolutionnaire burkinabé. Sankara accepta cette humiliation en devenant témoin de ce mariage. A travers cette union sacrée, tout était fin prêt du côté d’Houphouët-Boigny et de la Françafrique pour déclencher sans état d’âme l’assaut final. Mais, au moment où ses ennemis hésitaient sur ce qu’ils appelaient « l’assaut final », le camarade-président Sankara commettait dans la foulée en cette année 1985, deux fautes politiques très graves : la première fut sa « love story » supposée avec son ministre de la Condition féminine, la camarade Halima Ouédraogo, qui était réputée être en même temps la copine de Gilbert Diendéré, l’adjoint de Blaise Compaoré à la garnison de Pô. La Françafrique exploita cette relation à travers ce qu’on appelait « l’affaire de Spiro hôte ! » de Maputo (Mozambique). En effet, lors d’une visite officielle de Thomas Sankara et de sa délégation au Mozambique, chez un autre combattant anti-apartheid et chef de l’Etat, le camarade Samora Machel, les proches (en réalité deux agents de fait de la Françafrique selon nos sources) de Blaise Compaoré qui faisaient partie de cette délégation, trouvaient dans les discussions nocturnes du président-fondateur du CNR avec Melle Halima Ouédraogo à Spiro hôtel de Maputo, un acte de relation extraconjugale. Ils en informèrent Blaise Compaoré qui saisit aussitôt les deux capitales de la Françafrique, à savoir, Abidjan et Paris. Pour la Françafrique, cette nouvelle constituait une aubaine et elle en fit une exploitation digne, à Ouagadougou, à travers une black propagande ponctuée de distribution de tracts, de campagne radio et de presse dans le but de susciter la colère de Gilbert Diendéré et de créer par ricochet des rivalités entre Sankara et cet adjoint de l’un des quatre chefs historiques de la révolution. Pendant six mois, la Françafrique a accentué cette propagande de telle sorte que l’aile marchande de la révolution sankariste, le CDR est monté au créneau face aux diffamations orchestrées contre le président Sankara, en qualifiant au passage Melle Halima Ouédraogo d’ « obsédée sexuelle en quête de sensations ». Le président Sankara qui était très embêté par cette propagande, fit démissionner sa ministre de la Condition féminine. Ce départ de Melle Halima Ouédraogo du gouvernement entraîna le courroux de son copain Gilbert Diendéré, qui était depuis la nomination de Biaise Compaoré comme ministre délégué à la présidence, le commandant de la garnison des para-commandos de Pô. Il jurait à qui voulait l’entendre qu’il vengerait sa copine. La Françafrique en arrivant à retourner Gilbert Diendéré contre Sankara via cette affaire de Spiro hôtel de Maputo, venait d’avoir sous son influence, le commandement général de la célèbre garnison para-commando de Pô, qui était également la clé de voûte du pouvoir sankariste. Le contrôle de ce camp, échappa dès lors à Sankara. La deuxième faute de Sankara fut son soutien à une opposition armée, le Mouvement national pour la révolution togolaise (MNRT), au régime du défunt Eyadèma Gnassingbé. Le fameux MNRT était dirigé par le très bavard et ex-conseiller interprète du président togolais, Andoch Nutepé Bonin et soutenu par le duo Gilchrist Olympio/Jerry John Rawlings, à l’époque, président du Ghana. Le 23 septembre 1986, le MNRT tenta un coup d’état contre Eyadèma qui réussit, in extremis, à sauver son régime grâce à ses réseaux. Le sergent Théo-neste Maritus Kaboré’11 se rappelle : « ... Pour l’affaire du MNRT, le président togolais a reçu des informations qui lui avaient été transmises par la DGSE et le régime ivoirien via le duo Biaise Compaoré/Chantal Terrasson de Fougères. Ceux-ci avaient fourni des informations multiformes sur notre pays, Sankara et des camarades révolutionnaires étrangers qui y vivaient... Vous comprenez donc qu’Eyadèma a pu échapper à ce coup d’état du 23 septembre 1986 grâce à Biaise Compaoré et sa femme ...Lechef de l’Etat togolais était le premier président à se féliciter de l’assassinat de Sankara en reconnaissant Biaise deux jours après le crime ». Ayant survécu dans ce que lui-même appelait « les attentats terroristes », Eyadèma est résolu à « descendre » selon ses termes, le régime de celui qu’il appelait de fois son jeune frère (Sankara). Aussi, faut-il souligner que le chef de l’Etat togolais fut un autre poids lourd de la Françafrique, et qui de surcroît, n’était pas diplomate dans ses manières de faire. Il ne cachait plus ses intentions vis-à-vis du régime sankariste. Il était irrité de voir son régime menacé par un nouvel international révolutionnaire basé à 400 km, seulement, de son village natal Pya. Sa philosophie se résumait à l’adage suivant : l’ennemi de mon ami est mon ennemi. Il rejoignit l’Ivoirien Houphouët-Boigny et le ministre français de la Coopération Guy Penne qui, depuis longtemps, étaient pour le changement du régime et faisaient des pressions sur le président François Mitterrand. Ce dernier qui était beaucoup plus préoccupé par le processus d’auto-détermination en Nouvelle Calédonie, voyait dans le soutien d’Eyadèma à Houphouët Boigny et à Guy Penne, la certitude que le but du régime révolutionnaire était de se débarrasser de la Françafrique. Cependant, étant de même obédience maçonnique que Sankara, le président Mitterrand dans la perspective du Sommet franco-africain de Lomé qui allait se tenir du 11 au 16 novembre 1986, espérait réconcilier la famille francophone, en répondant à l’une des exigences de Sankara qui était le départ de l’Elysée du conseiller aux affaires africaines Guy Penne. Feu le président du Faso considérait ce dernier, comme l’instigateur de son arrestation en mai 1983. Guy Penne qui pensait que l’Afrique natale en générale et le Burkina Faso en particulier étaient la propriété privée de ses parents et de sa loge maçonnique, fut remercié le 5 octobre 1986 par François Mitterrand. Pourtant, Sankara qui réclamait aussi une coopération conforme au socialisme, ne fut pas entièrement satisfait. Pour preuve, il boycotta le Sommet franco-africain. Humilié, le chef de l’Etat français essaya une nouvelle tentative de réconciliation, en décidant de rencontrer sur son chemin de retour de ce Sommet franco-africain, le président Sankara à Ouagadougou les 17 et 18 novembre 1986. Celui-ci le reçut et créa pour la toute première fois dans l’histoire de la Françafrique, l’affrontement public entre un chef d’Etat français et un président africain. L’enfant terrible de Yako, abandonnant tout protocole, se livra dans un discours (citation de la page 30) sous forme de réquisitoire et prit la France dans ses propres contradictions. François Mitterrand fut ouvertement effaré et même courroucé. Il renonça, lui aussi, à son discours initial et répondit point par point dans une allocution pleine de sous-entendus et de menaces : « Je ne pouvais pas moi écouter le président Sankara, faire un petit compliment aimable puis rentrer me coucher et dormir... C’est un homme un peu dérangeant le président Sankara ! C’est vrai, il vous titille, il vous pose des questions... Avec lui, il n’est pas facile de dormir en paix, il ne vous laisse pas la conscience tranquille ! Moi, là-dessus, je suis comme lui avec 35 ans de plus. Il dit ce qu’il pense, je le dis aussi. Et je trouve que dans certains jugements, il a le tranchant d’une belle jeunesse et le mérite d’un Chef d’Etat totalement dévoué à son peuple. J’admire ces qualités qui sont grandes, mais il tranche trop, à mon avis, il va plus loin qu’il ne faut... Cela dit, s’il n’était pas comme il est chef d’un Etat jeune, entouré d’hommes jeunes, avec des idées neuves, s’il n’était pas comme cela à 37 ans, dans quel état serait-il à 70 ans ! Je l’encourage, mais pas trop... Je n’ai pas à me mêler de votre politique intérieure, si j’étais ce soir devant un autre chef d’ Etat que le président Sankara, je n’aurais sans doute pas eu à répondre à toutes les questions qu’il m’a posé, mais la disposition de la France à l’aider serait la même ! Retenez bien ce que je vous dis : ce n’est pas parce qu’il y a une équipe jeune dérangeante quelquefois un peu insolente au verbe libre, que nous devons faire moins et nous retirer sur la pointe des pieds. C’est parce qu’elle est là que nous devons nous parler yeux dans les yeux et dire ...Vous avez à lutter contre des forces énormes, les forces de la nature souvent hostiles... Vous avez à vous défendre contre les ambitions, les pressions et les détournements. Votre tâche est très lourde et je m’en voudrais de la compliquer aussi peu que ce fût ». Le président français et son service de protocole étaient très énervés sur le chemin du retour vers Paris, selon un membre de la délégation. Sankara avait dépassé les bornes face au président de la Françafrique en faisant trois affronts à Mitterrand, entre autres, le refus de la contrepartie du limogeage de Guy Penne, son absence au Sommet franco-africain, et son discours ingrat par rapport à la démarche de réconciliation de François Mitterrand. Sankara mettait ainsi fin implicitement à son pouvoir sans le savoir. Selon nos différentes sources, un mois plus tard, soit en décembre 1986, l’ordre est donné par Mitterrand : « Sankara doit partir ». En janvier 1987, Blaise Compaoré est reçu secrètement par le président Houphouét-Boigny à plusieurs reprises. Il comprit que le pouvoir lui revenait par son mariage avec la nièce (au sens africain du terme) du président ivoirien, Chantal Terrasson de Fourgères. Selon le secrétaire général de la présidence ivoirienne, Koffi Gervais, 5 milliards de francs CFA avaient été débloqués par Houphouët-Boigny en faveur de Compaoré, pour développer la black propagande via des tracts afin de créer la division au sein des quatre chefs historiques de la révolution et de passer à l’étape du coup d’état. Minimisant les effets de cette propagande, Sankara annonça dans un discours du 4 août 1987 « une pause dans la poursuite de la révolution » et projetait de se consacrer aux problèmes « organisationnels et actions des masses », en laissant Biaise Compaoré diriger directement l’exécutif. Il proposa à Compaoré le poste de premier ministre qu’il refusa net : « Je ne tenais pas à diriger une équipe dont les trois quarts des ministres auraient été choisis par Sankara pour leur fidélité à sa personne ». Sankara devint furieux et passa à l’attaque le 22 août 1987 en créant une structure indépendante du pouvoir, chargée officiellement de l’assister, bref, un Cabinet spécial présidentiel qui marginaliserait de facto le Conseil national de la révolution (CNR). En septembre 1987, il est de nouveau informé de ce qui se tramait contre lui et disait : « Je ne pense pas que Blaise veuille attenter à ma vie. Le seul danger, c’est que si lui-même se refuse à agir, l’impérialisme lui offrira le pouvoir sur un plateau d’argent en organisant mon assassinat. Même s’ils parvenaient à m’assassiner, ce n’est pas grave ! Le fond du problème, c’est qu’ils veulent bouffer, et je les en empêche ! Mais je mourrai tranquille car plus jamais, après ce que nous avons réussi à inscrire dans la conscience de nos compatriotes, on ne pourra diriger notre peuple comme jadis ». Fin septembre 1987, Blaise Compaoré est de nouveau reçu à Abidjan en compagnie de Pierre Ouedraogo, le tout puissant secrétaire national du CDR, par le président ivoirien. Koffi Gervais affirme : « Regardez l’homme assis dans la salle, c’est le président du Faso ». Au cours de cette rencontre tête à tête, Blaise Compaoré reçut la confirmation expresse d’Houphouët qu’il sera le prochain président du Faso. A la sortie de cette entrevue, il fut ivre de joie et lança au salon d’honneur de l’aéroport d’Abidjan, à des artistes : « C’est moi qui serai votre interlocuteur, mais ne venez pas à Ouaga avant novembre ». Sankara est une fois encore informé. Il comprit alors que sa sécurité ne pouvait plus être dépendante des hommes de Blaise Compaoré. Il créa fin septembre 1987 la Force d’intervention du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité (FIMATS) qu’il confia au tout puissant Vincent Sigué. La fameuse FIMATS avait pour objectif initial de gérer sa propre sécurité. Mais, pour Blaise Compaoré et ses commanditaires, il fallait empêcher l’installation de cette force de sécurité qui risquait de compromettre le complot contre le régime sankariste. C’est ainsi que, sous l’ordre Houphouët-Boigny, il prit la décision d’arrêter Sankara. Coïncidence ou pas, on a constaté que le mois d’octobre a toujours été un mois révolutionnaire et historique. Certains témoins trouvent de nos jours, dans ce mois d’octobre 1987, un intersigne qui illustre bien le destin de Sankara. Car il coïncidait avec le vingtième anniversaire de la mort de l’internationaliste révolutionnaire cubo-argentin, Ernesto Guevara de la Serra. Comme on pouvait s’attendre, le matin du 15 octobre 1987, une dispute éclata entre Blaise Compaoré et son adjoint Gilbert Diendéré, le copain de Melle Halima Ouedraogo, et Salif Diallo. Gilbert Diendéré qui voulait régler ses comptes avec Sankara, à propos de sa copine inventa une histoire : « Jusqu’à 20 heures, les hommes de la FIMATS profiteront de la réunion du CNR pour exécuter tous les membres du gouvernement y compris toi-même. Tu dois nous donner l’ordre de contre-attaquer le plan d’assassinat de la FIMATS ». Compaoré hésita. Mais Diendéré revint à la charge et menaça : « Si avant 20 heures, tu n’as pas donné ton accord, nous allons attaquer ». Et à 15 heures, Blaise Compaoré donna son accord. Gilbert Diendéré en recevant cet ordre, l’a exécuté in fine et sans état d’âme. Il en profita pour régler ses comptes avec Sankara. Il dirigea aussitôt un groupe de commandos camouflés et armés de kalachnikov. Ceux-ci furent embarqués dans une voiture bâchée et arrivèrent à 16 heures 15 au Conseil de l’entente où Sankara avait ses bureaux et son cabinet spécial. Précisément, c’était la Villa « Haute Volta ». Ils tiraient de tout côté. Sankara qui était en réunion avec sept de ses hommes dans la salle de la Villa Haute Volta se coucha parterre. Feu le chef de l’Etat du Faso se releva après et dit : « Restez, c’est moi qu’ils cherchent ». Il sortit de la salle les bras en l’air. A peine fut-il dehors que le commando Yacinthe Kafando, (aujourd’hui membre de la garde personnelle de Blaise Compaoré) tira deux balles dans le front de Sankara ! Plus grave, un autre commando entra dans la salle et poussa les sept hommes couchés par terre en disant : « Dehors. Dehors. Dehors » et dès leur sortie de la salle, ils furent abattus ! Une page de l’histoire de l’Afrique et du Burkina Faso fut ainsi tournée. Le destin de la jeunesse africaine, les efforts de la mobilisation de tous les noirs du monde entier contre la situation des frères sud-africains, venait d’être compromis. Que Dieu pardonne à Biaise Compaoré, à Gilbert Diendéré et à Yacinthe Kafando, qui multiplient de nos jours, des consultations ésotériques et maraboutiques pour échapper à la malédiction.



31/05/2012
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