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BENIN: Editorial : Les leçons de la crise !




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 Les députés se sont finalement séparés dos à dos. L’examen de la proposition de loi modificative de l’article 18 de la loi N°2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature a débouché sur un ajournement. Au terme d’une procédure d’urgence tant attendue, Mathurin Coffi Nago, président de l’Assemblée nationale a su se mettre au-dessus de la mêlée en déclassant ce dossier des priorités de l’institution parlementaire. Le report sine die des travaux décrété par le porte-étendard des députés de cette 6ème législature est une pause qui vient, fort heureusement, remettre les pendules à l’heure. Cet état de grâce, riche en enseignements, est un répit pour chacune des parties fortement impliquées dans ce bras de fer politico-juridique.
Une chose est certaine. Les magistrats retiendront la leçon. Même s’ils sont dans leurs droits, ils savent à présent que le recours systématique à la grève n’est pas la solution la mieux indiquée pour résoudre leurs problèmes>

   En toute chose, il faut de la modération. N’eût été le rude combat mené par les défenseurs des libertés publiques tapis dans le rang des élus du peuple, ils auraient subi, à leur corps défendant, le même sort que les douaniers. On peut avoir raison et faire profil bas. Comme le dit le proverbe, « il faut faire l’âne pour avoir le foin ». Nul doute que de sérieuses menaces pèsent sur l’indépendance du pouvoir judiciaire. Cet épisode parlementaire a le mérite d’éclairer davantage la lanterne du peuple sur cet aspect. Maintenant qu’ils ont le vent en poupe, ils peuvent baisser la garde et se consacrer à leur mission.
D’un autre côté, les députés doivent retenir à leur tour que la loi n’est pas un moyen de règlement de compte. Ils sont appelés à exercer leurs prérogatives dans le respect des aspirations des forces vives de la nation qu’ils représentent du reste. Leur appartenance à un camp politique ne saurait ouvrir la voie à tous les abus. Toutes les missions ne sont pas bonnes à exécuter. On peut rester fidèle à un régime au pouvoir sans verser dans le zèle et l’arbitraire. Dans des circonstances données, au lieu de foncer tête baissée, ils ont la latitude de faire recours à leur esprit de discernement avant de poser des actes. Car nul n’échappera au verdict du tribunal de la conscience et de celui de l’histoire.
Chaque partie est appelée à présent à mettre de l’eau dans son vin. Le dialogue et les compromis ont toujours fait leurs preuves. Ne nous lassons pas d’en user chaque fois que nécessaire. A trop tirer la corde, elle finit par se casser et tout le monde devient perdant.

 



07/08/2014
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