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BENIN: 1er Août 1960 - 1er Août 2014 : Vous avez dit 54 ans d’indépendance ?





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Le Chef de l’Etat doit mettre véritablement le peuple béninois au travail

Demain, notre pays célébrera le 54ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Passé le temps des chimères, il nous faut faire le bilan tant sur le plan sociopolitique qu’économique. Arrêtons le débat, cessons les arguties et mettons fin aux polémiques inutiles. Le bilan est largement négatif. La seule chose que nous pouvons retenir, c’est que nous n’en sommes pas arrivés à des affrontements intercommunautaires massifs. Pour le reste, il nous faut trouver une voie différente fondée sur d’autres valeurs. A commencer par la valeur ‘‘Travail’’.

Mettre les Béninois au travail
Parlant de travail, il est clair qu’il nous faut faire énormément d’efforts. Nous ne pouvons pas continuer à compter sur l’extérieur pour équilibrer notre budget. La balance des paiements ne peut pas continuer à être déséquilibrée. Nous devons revendiquer des efforts. Ils sont nécessaires car, sans une mobilisation nationale pour produire mieux et plus, nous n’atteindrons jamais, du moins pas avant les cinquante prochaines années, l’autonomie énergétique dont notre pays a besoin pour assurer sa vraie indépendance.
Si nous ne nous mettons pas au travail ici et maintenant, nous devons considérer comme l’a écrit Steven Smith dans ‘‘Négrologie’’ que nous travaillons à notre recolonisation et que même à ce jeu, nous ne trouvions pas preneur.

Préparer la jeunesse à affronter l’avenir
La jeunesse, c’est une priorité majeure avec l’éducation comme levier pour espérer un décollage du Bénin sur tous les plans. Car, nous devons ici et maintenant, comprendre que l’apprentissage de la langue anglaise ne peut pas commencer au secondaire. Ceci, ne serait-ce qu’à cause de notre grand voisin, le Nigeria. Ainsi, notre jeunesse doit être préparée aux épreuves qu’elle aura à affronter. La formation technique et professionnelle doit être mieux appréhendée et ne pas continuer par être l’occasion de distraction publique comme c’est le cas actuellement.

Une classe politique responsable

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A l’orée des 54 ans d’indépendance, on peut se poser la question de savoir si notre pays dispose d’une classe politique digne. La réponse est non>

Les stratégies à la petite semaine ont fini par avoir raison de la classe politique béninoise. Leur avenir dépend aujourd’hui de ce que Boni Yayi voudrait bien en faire. Il suffit de regarder de près le triste spectacle autour des postures de nos acteurs politiques qui ne sont au fait qu’impostures. Et face à ce sombre tableau, il faut des partis politiques qui ne tremblent pas devant la puissance de l’argent.
Il est donc temps que le sentiment selon lequel la réalité a fini par avoir raison de l’idéal disparaisse. Pour cela, les politiciens béninois doivent aller à l’école de la constance, de la cohérence et de la crédibilité au service d’une vision à long terme et d’une perspective visible. C’est dire qu’il est temps de créer de véritables partis politiques, structurés autour de personnes ‘‘nouvelles’’ qui défendront des idéaux en premier et non la carrière de leurs dirigeants. A défaut, les clubs électoraux actuels continueront de prospérer avec l’affligeant spectacle proposé jusqu’ici et que nous déplorons tous.

Le mérite et la compétence au gouvernement
Depuis quelque temps, les Béninois ne sont plus fiers de leurs dirigeants au sein de l’appareil gouvernemental. Trop d’importance a été donnée aux personnes qui ne savent pas dire non au chef, qui l’adoubent ou qui ne savent que corrompre les populations de leurs régions respectives. C’est peu de dire que cette manière de faire n’est pas une bonne chose. Il est impératif de faire revenir le mérite, la compétence au sein de l’appareil d’Etat. D’ailleurs, si les collaborateurs du chef de l’Etat sont bien choisis, le président n’a pas besoin d’être au four et au moulin. Il n’aura point besoin d’interférer dans les détails du travail des ministères.

Une présidence mobilisatrice d’énergie
Parlant justement du président de la République, son rôle ne consiste pas à squatter ou à phagocyter les journaux télévisés en remuant les volatiles de la communication. Le Bénin de demain n’a plus besoin d’un président qui se substitue à ses ministres. Son rôle à lui est de mobiliser les énergies du pays pour affronter les défis. Le président du Bénin souhaité par les populations, c’est celui-là qui d’abord leur dit toute la vérité sur la situation de leur pays. Et, s’il lui est permis d’avoir des émotions, il ne doit pas se laisser aux emportements.

La justice doit faire son aggiornamento
Comment peut-on ne pas évoquer le troisième pouvoir ? Même si pour l’heure, l’urgence pour tous les Béninois épris de paix est de se battre jusqu’à la dernière goutte de sang pour que l’Exécutif et une partie du législatif ne leur règlent pas des comptes à partir de la loi scélérate de retrait du droit de grève aux magistrats. Mais la justice doit aussi faire son aggiornamento. La grève doit être l’exception dans ce corps d’élite et non la règle comme c’est le cas depuis un certain temps. Nos juges se doivent de juger le pauvre et le riche de la même façon. Nous ne sommes pas fiers d’apprendre que certains magistrats ont des ‘‘Klébés’’ qui se rapprochent des justiciables pour leur offrir leurs services en vue de gagner des procès.

Une presse plus professionnelle

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Adam Boni Tessi, Pdt de la Haac

54 ans après l’indépendance et malgré plus d’une vingtaine d’années de renouveau démocratique, la crétinisation continue dans le métier de la presse qui devrait être une fière chandelle à la boutonnière. Hélas, les conditions d’entrée et d’exercice du métier font que nous sommes de moins en moins fiers de nous présenter comme des journalistes. A côté de cela, les acteurs politiques doivent se dire que la presse est un contre-pouvoir. Il n’est pas un pouvoir au service de l’opposition encore moins de la mouvance ou au plus offrant.
Aujourd’hui, c’est le vide laissé par l’opposition qui fait que la presse est appelée à la suppléer dans son rôle. Toutefois, elle doit savoir raison garder. Car, son but n’est pas de conquérir le pouvoir ni de l’exercer. Avis donc à ceux qui pensent qu’il revient à la presse de faire leur travail à leur place.

Allumons le feu de l’espoir
A la fin comme au début, il est à constater que le GPS de la raison indique que le cap n’est pas bon pour le Bénin. Mais, il peut se réveiller. Pour cela, il faut que tous les Béninois se remettent en cause et au travail. De même, il faut que la jeunesse se batte pour prendre sa place dans la caravane des bâtisseurs de ce pays, pourvu qu’on veuille lui faire confiance. La médiocrité ne doit pas continuer à avoir droit de cité dans notre pays. Que ceux à qui la Nation a tout donné (à savoir leur étude, les postes de responsabilité et tout le reste) se décident enfin à lui retourner un peu de ce qu’ils ont reçu. Je caresse le rêve qu’ils ne diront pas « après eux, le déluge ». Je prends date.

31-07-2014, Angelo DOSSOUMOU



31/07/2014
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