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BEHANZIN, roi de danhomey et ardent defenseur de la resistance contre le colonisateur

BEHANZIN, UN GRAND HOMME!!!!!!

Cet homme quel est-il ?
Il naît en 1845 à Abomey, ville des rois et des princes, et meurt désespéré à Alger à 61 ans.
Il ne règne en fait que deux ans, de janvier 1890 à novembre 1892. La plus grande partie de sa vie, il l’a consacrée à l’édification, l’affirmation et la résistance de son pays.
C’est en 1851 que les Français signent leur premier pacte commercial avec le Royaume du Dahomey, sous le règne de Gezo, grand père de Béhanzin.
Mais 17 ans plus tard, sous le règne de Glélé, les négociants français imposent arbitrairement une nouvelle convention incluant la cession territoriale de Cotonou.
Nous avons là un exemple de plus des pressions et des abus si fréquents de l’histoire de la colonisation, lamentable histoire à base de spoliations et de violences, sous le masque hypocrite de la mission civilisatrice.
Quand on sait que la terre, propriété des ancêtres, est le bien indivis de la communauté et que par conséquent elle ne peut être cédée à personne, pas même au roi, encore moins à des étrangers, on mesure l’incongruité et l’irrecevabilité d’une telle exigence.
Il ne faut donc pas s’étonner, à partir de cet acte arbitraire, de la détérioration des relations entre le royaume du Dahomey et le gouvernement de la France.
Béhanzin a alors 23 ans. Il y a lieu de penser qu’il partage entièrement les vues de son père et sa détermination à rejeter les exigences françaises. En 1875, son père le désigne comme prince héritier. 15 ans après, en 1890, il monte sur le trône : il a 45 ans. Entre temps, la conférence de Berlin de 1895 a entériné le partage de l’Afrique entre les nations européennes.
Les Anglais ont la mainmise sur Lagos.
Les Allemands deviennent maîtres du Togo.
Les Français établissent un protectorat sur le royaume de Porto-Novo, tout en connaissant quelques difficultés à Cotonou.
Ces Européens taillent à leur gré dans la carte, déterminent unilatéralement les frontières, se livrent entre eux à un véritable marchandage qui leur assure au bout du compte le contrôle de tout le golfe du Bénin.
                                           PROTEGER LE COMMERCE

Les Français mettent en avant la pureté de leurs intentions commerciales : il s’agit exclusivement, selon eux, de protéger le commerce de la côte et de s’assurer des débouchés sur l’intérieur.
Glélé et son fils n’entendent pas leur céder le contrôle de Cotonou, véritable débouché maritime de l’arrière pays et qui, de ce fait, commande la totalité des échanges commerciaux de la région.
L’Etat français tente de négocier. A cet effet, Bayol, Gouverneur des Rivières du Sud à Conakry, est dépêché à Abomey pour s’entretenir avec le Roi.
Il échoue de sa mission, en conçoit de l’aigreur. Furieux de n’avoir rencontré Glélé qu’une fois, il souligne dans son rapport « l’outrage fait à la République » et pousse à l’intervention armée.
Rappelons que Béhanzin devient roi le 1er janvier 1890 son père étant mort le 28 septembre 1889.
Les troupes françaises débarquent à Cotonou en mars 1890, trois mois après.
Des combats meurtriers s’engagent. En plus du corps expéditionnaire français, Béhanzin doit combattre les menées des cabécères, les chefs principaux et les dignitaires de son royaume qui complotent contre lui. Avec fermeté il fait front aux uns et aux autres.
C’est alors que le gouvernement français, sous prétexte d’envoyer des cadeaux au roi, dépêche à Abomey une véritable mission d’espionnage, conduite par le Commandant Audéoud.
Cette mission, destinée à renseigner la France sur la force militaire de Béhanzin, est en réalité le prélude à l’expédition militaire qui a pour objet la destruction du royaume du Dahomey.
Le gouvernement français, qui défend ouvertement les intérêts des commerçants marseillais, se lance résolument dans la politique de la canonnière : trois millions de francs sont votés pour la guerre ; 2.000 hommes de troupe et 76 officiers placés sous les ordre du colonel Dodds, mulâtre sénégalais, arrivent au Dahomey en mai 1892.
La guerre dure deux ans de 1892 à 1894. Les soldats de Béhanzin et ses amazones opposent une résistance farouche au corps expéditionnaire français qui finit cependant par occuper Abomey, la capitale. Dodds proclame la déchéance de Béhanzin et instaure un protectorat exclusif de la France sur le Dahomey. Béhanzin veut négocier, utilise les voies de la diplomatie, tout en résistant sur le terrain.
Les Français, eux, exigent sa reddition pure et simple.
Béhanzin décide alors de se rendre sans avoir été vaincu, uniquement dans le but de rencontrer le Président de la République française et de négocier avec lui une sorte de paix des braves. Geste naïf et funeste ! Il plaçait trop haut le sens de l’honneur et la rectitude pour soupçonner de la bassesse même chez ses ennemis.
Dodds, à qui il se rend volontairement, à qui il demande de rencontrer le Président français, l’embarque traîtreusement sur un croiseur et le fait déposer à la Martinique. Une fois de plus se vérifiait la fourberie d’un pouvoir colonial et son machiavélisme à utiliser des colonisés comme instrument de sa violence contre d’autres colonisés. Béhanzin à la Martinique est prisonnier de la République française dans une île elle-même pris prisonnière et gardienne à la fois. Quand on s’interroge sur les raisons du choix du lieu de déportation, il ne faut pas s’attendre à découvrir un quelconque sentiment d’humanité lié par exemple à la douceur du climat. Bien sûr, Fort de France n’est pas ce fort glacé du Jura ou mourut Toussaint Louverture, prisonnier de Napoléon. Mais la Martinique, aux yeux de Dodds et du gouvernement français présente l’inestimable avantage d’être loin de l’Afrique et, de ce fait, d’empêcher tout retour au Dahomey.
                                   RESIDENCE SURVEILLEE

              Béhanzin est donc en résidence surveillée à Tartenson, sur les hauteurs de Fort-de-France, un fort à la Vauban, les murs font trois mètres d’épaisseur, il y a un chemin de ronde, des gardiens.
Une solide réputation de sauvage et de sanguinaire l’a précédé, c’est-à-dire qu’on le surveille de près. Quelques personnes partagent son exil : Warrilo, son fils, trois de ses filles, quatre épouses un interprète et la femme de celui-ci. Il a la possibilité de sortir en promenade accompagné et chacune de ses apparitions sur la savane de Fort-de-France, qui est la grande place et le lieu de réunion des habitants de la ville, suscite beaucoup de curiosité c’est là que les Martiniquais le découvrent.
Il est triste et taciturne. Reste assis sur un banc, fume la pipe et regarde interminablement en direction de la mer. Il a, nous dit Louis Garaud, « la tête couverte d’une espèce de coiffe de soie qu’il enfonce profondément et dont les coins tombent sur ses oreilles. Cette coiffure serait risible précise-t-il, si le visage sérieux du roi n’en corrigeait l’aspect ». « Son œil, poursuit Louis Garaud, a quelque chose d’aigu et de perçant qui vous pénètre et vous devine. Son torse nu, large et noueux, à demi caché sous un pagne révèle une force peu commune ». Par l’intermédiaire de son interprète, il déclare :
« Qu’on me laisse retourner dans mon pays, j’y servirai fidèlement la France, je meurs d’ennui ici. Le regret de la patrie me tue ».
Et de fait, il se ronge, sa santé s’altère, se détériore de plus en plus. Il écrit plusieurs lettres au Président Carnot aux autorités de la colonie du Dahomey. Toutes ces lettres évidemment restent sans réponse jusqu’au jour où on le transfère à Blida en Algérie. Béhanzin, de plus en plus déprimé et malade, meurt à Alger où il a été transféré.
Ce qui l’a tué, c’est comme il disait, le regret de la patrie. L’attachement douloureux de cet homme à son pays est émouvant, autant que son patrimoine.
Avant de se rendre à Dodds, sur l’autel consacrant la mémoire des combattants morts pour le Dahomey, il s’était engagé solennellement à ne pas trahir. Les archives nous ont conservé le texte du serment qui est le suivant : « après un tel affrontement et tant de vies sacrifiées, je ne puis changer d’avis. Si Gedevi (premiers occupants du Dahomey), je dois m’entendre avec les Yovo (les français) et signer, alors il vaut mieux pour moi mourir ».
Cet homme incarne à un tel point le patriotisme et la résistance que, vingt deux ans après sa mort, le gouvernement français s’oppose au retour de ses cendres considérées encore comme trop chaudes.
Quand on l’enterre enfin à Abomey dans l’ancien palais de Jime ses fidèles et ses partisans en deuil depuis 1894, lui font des funérailles grandioses, malgré les restrictions imposées par l’administration coloniale.
Tels furent la vie, la résistance et le martyre de Béhanzin. Cet homme, profondément enraciné dans la tradition africaine de l’inaliénabilité de la terre, a su puiser dans son courage les ressources d’un indéfectible patriotisme. Tout un peuple se reconnaît en lui, et la République Populaire du Bénin le considère à juste titre comme un héros national.
Mes frères, Paul Marshall nous rappelle qu’« un peuple ne peut progresser s’il n’a pas le sens de son passé, s’il ne le regarde en face, s’il n’assume pas son histoire ».
Aujourd’hui, souvenons-nous de Béhanzin, rendons-lui hommage et que son exemple nous guide dans le chemin de nous-mêmes.

    Mais le MOPJAD (MOUVEMENT PANAFRICAIN DES JEUNES D'AFRIQUE  ET DE LA DIASPORA) par la voix de leur coordonateur lui rend un hommage merité

  Et que la lutte qu'il a déclenché contre l'occident soit reprit par la jeunesse

  -VIVE L'AFRIQUE!!!

  -VIVE LE ROI BEHANZIN!!!

   -VIVE LE MOPJAD!!!!!



13/08/2012
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