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Ayman al-Zawahiri. © AFP

Visiblement, l'Égyptien Ayman al-Zawahiri n'a pas fait l'unanimité au sein d'Al-Qaïda avant d'être élu à la tête de l'organisation pour remplacer Ben Laden. Saura-t-il combler le fossé croissant entre les nombreux dirigeants de la nébuleuse terroriste, et s'imposer face à une nouvelle génération de djihadistes ?

C’est « après consultations », dit, le 16 juin, un sobre communiqué du Centre médiatique Al-Fajr, porte-parole en ligne d’Al-Qaïda, que le mystérieux exécutif de l’organisation terroriste a désigné à sa tête Ayman al-Zawahiri. Les tractations pour sa nomination, qui ont suivi l’assassinat de Ben Laden le 2 mai, ont duré six semaines – un délai bien trop long aux yeux des analystes pour que l’Égyptien ait immédiatement fait consensus. Son compatriote, Saïf al-Adel, avait d’abord été désigné par intérim le 18 mai, pour préparer l’avènement d’un chef non issu de la péninsule Arabique, contrairement au Saoudien Ben Laden. Zawahiri saura-t-il combler la fracture, déjà évidente selon les experts, entre les cadres égyptiens d’un côté, et les représentants d’autres nationalités (Yéménites, Libyens…) de l’autre, avec qui le théoricien d’Al-Qaïda avait eu maille à partir ?

Numéro deux – et peut-être numéro un de facto – depuis plusieurs années, cet intellectuel de 60 ans est un djihadiste à l’ancienne. Favorable à l’instauration d’un État islamique ancré dans un territoire, Zawahiri est, pour beaucoup, dépassé par une nouvelle génération de terroristes qu’incarne l’Américano-Yéménite Anwar al-Awlaki, qui souhaitent multiplier les attentats partout où cela est possible. Dans ces conditions, la personnalité assez peu charismatique de Zawahiri pourra-t-elle attirer de nouveaux militants ? C’est par un acte spectaculaire vengeant la mort de Ben Laden qu’il pourrait tenter de rassurer ses ouailles à ce sujet